Les marais salants de Guérande sont une zone située sur le territoire des communes de Guérande, Batz-sur-mer et La Turballe, dans l'ouest du département de Loire Atlantique.
À une vingtaine kilomètres au nord se trouve un autre bassin salicole, les marais du Mès, qui sont associés à ceux de Guérande dans le cadre du «Bassin salicole de la presqu'île Guérandaise».
Au cours de la dernière période glaciaire, le niveau marin baisse de plus de 100 mètres au-dessous du niveau actuel. La Loire et la Vilaine creusent de part et d'autre de la presqu'île guérandaise de profondes vallées aujourd'hui sous-marines. La côte se trouve alors très au-delà des phares de la Blanche et du plateau du Four, au large du Croisic.
À la remontée des eaux avec la fonte des glaces, lors de la dernière transgression, la cuvette entre le coteau de Guérande et le plateau du Croisic devient temporairement maritime ; des cordons littoraux fossiles au pied du coteau de Guérande et autour de Saillé marquent l'avancée maximale du domaine maritime. La tranche d'eau reste faible, le socle granitique n'est jamais loin et émerge aujourd'hui dans le fond des marais en de nombreux points.
La dépression des actuels marais est comblée par des argiles déposées entre moins 11000 ans et moins 5500 ans.Il se forme durant cette période transgressive une zone de prairies maritime.
Au Néolithique, le niveau marin est de 2 à 4 mètres inférieur au niveau actuel. Le niveau moyen de la mer s'élève brusquement au cours de l'âge du Bronze pour approcher temporairement le niveau d'aujourd'hui ; ce phénomène d'élévation prend fin vers 500 avant J.-C. Depuis lors, le niveau oscille entre moins 2 mètres et plus 50 cm, avec une tendance générale transgressive jusqu'à nos jours.
À partir du Ive siècle, une nouvelle poussée transgressive donne leur aspect actuel aux marais, le niveau de la mer tend à monter (faiblement) depuis cette période. Le «Traict du Croisic» devient alors l'exutoire principal du balancement des marées avec son débouché entre Le Croisic et les rochers granitiques pointant sous le centre héliomarin de Pen-Bron. Les marais occupent la zone anciennement recouverte dans l'année par les grandes marées de vives eaux. Le double tombolo se constitue progressivement par des accumulations de sable à ses extrémités, alimentées par les apports de sédiments venant de l'estuaire de la Loire et l'estuaire de la Vilaine. Le développement dunaire a été particulièrement important de la fin du Moyen âge au XVIIIe siècle, faisant disparaître l'ancien village d'Escoublac.
La construction des premières salines part du pied du coteau de Guérande et de la «presqu'île» intérieure de Saillé pour atteindre Batz-sur-Mer, par Leniphen et Trégaté, soit à partir de la fin de l'époque romaine, soit de la période de la colonisation bretonne du VIIe siècle.
L'endiguement et les aménagements hydrauliques ont leur optimum entre le XIVe siècle et le XVIIe siècle ; les dernières salines sont construites à la fin du XVIIIe siècle de part et d'autre du Grand Traict, à Sissable et à la pointe de Sinabat.
En moyenne, les salines de Guérande produisent environ 10 000 tonnes de sel chaque année.
En 1979, une formation professionnelle est créée afin de former au métier de paludier : le brevet professionnel responsable d'exploitation agricole, option saliculture.
En 1989, le groupement des producteurs de sel constitue une coopérative agricole à laquelle la plupart des paludiers adhèrent. En 1992, elle rachète les Salines de Guérande, une société de production et de vente, afin de mieux distribuer sa production.
En 1991, obtention du Label Rouge au sein de la coopérative agricole.
En 1992, Création de la filiale commerciale Les Salines de de Guérande et rachat de la société Le Guérandais à Pradel qui sera absorbée en 2001. Les marais salants de Guérande se sont vu attribuer le label Paysage de Reconquête.
En 2002, inauguration de la structure touristique d’accueil Terre de Sel.
La zone est également classée zone naturelle d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF) de catégorie 1 sous la dénomination pointe de Pen-Bron, marais salants et coteaux de Guérande (38,39 km²) depuis 1991.
Les marais salants de Guérande sont inscrits à l'inventaire de la Convention de Ramsar depuis septembre 1995.
De plus, le site des Marais salants de Guérande est inscrit sur la «liste indicative» soumise par la France au comité de sélection du Patrimoine mondial de l'humanité depuis 2002, pour son importance faunistique et floristique et comme témoin de l'activité humaine.
La fleur de sel est la mince couche de cristaux blancs qui se forme à la surface des marais salants en général par l'action évaporatrice du vent. Le paludier la ramasse à l'aide d'une louche en bois de châtaignier, appelée "lousse", très délicatement. La lousse peut être aussi en résine ou en aluminium.
Ensuite elle est égouttée et séchée au soleil. La période de séchage dure un an, afin que son taux d'humidité descende à un niveau optimal. Sa couleur parfois rosé ou saumon est due à la prolifération de la Dunaliella Salina, une algue rouge microscopique, qui lui procure une agréable odeur de violette.
Riche en magnésium ainsi qu'en oligo- éléments son goût est beaucoup plus fin et délicat que le sel de table. La fleur de sel de Guérande est très réputée des gastronomes, et bénéficie d'un Label rouge, et d'une charte de qualité.