Le mystérieux domaine de Trécesson


 


 

Entouré des eaux de son étang, ce château construit en schiste rougeâtre à la fin du XIVe siècle, a conservé son aspect médiéval. Un important châtelet flanqué de tourelles en encorbellement en commande l'entrée. Trois légendes s’attachent au château de Trécesson, magnifique et noble demeure sise à l’orée de la forêt de Brocéliande.



La première légende, celle de la "Mariée de Trécesson", est terrible. Au XVIIIe siècle, une jeune mariée aurait été enterrée vive le matin-même de son mariage. Qui étaient les assassins ? Les propres frères de la jeune fille, pas moins. Deux garçons, furieux de l’union inconsidérée que leur soeur entendait contracter. Témoin de la scène, un braconnier s’enfuit et court raconter l’horreur à sa femme. Elle lui dit : "Va prévenir le châtelain mais surtout ne lui parle pas de braconnage".

L’infortunée est déterrée encore vivantemais elle ne tarde pas à expirer. Son voile et son bouquet furent longtemps exposés à la chapelle du château. Et le fiancé entra dans les ordres.



La deuxième légende, celle de la "Chambre aux revenants", est beaucoup moins tragique. La chambre se trouve au deuxième étage, isolée au bout d’un couloir. On la disait hantée. Par bravade, un invité voulut y dormir. Il lui fut impossible de trouver le sommeil : l’orage se déchaînait à l’extérieur et grondait jusque dans les vastes cheminées. Vers minuit, s’ouvre une porte jusque-là invisible. Deux valets pénètrent dans la chambre. Ils posent une table de jeu puis cèdent la place à deux gentilshommes. Les joueurs s’installent et entament une partie de cartes. L’invitée tremble, il brandit un pistolet, tire mais les balles sont sans effet. Le jeu dure toute la nuit : notre invité fini par s’endormir. Au réveil, les gentilshommes ont disparu. Mais sur la table reste une respectable pile de louis d’or. L’histoire n’est pas finie. L’invité et le propriétaire de Trécesson vont se battre pour s’approprier la pile d’or abandonnée par les joueurs-fantômes.

Un procès s'ensuivit au Parlement de Bretagne. Mais la légende ne dit pas qui gagna à ce jeu. Les avocats sans doute...



La troisième légende fait la part belle également au jeu de cartes. Dans les salons de Versailles, le jeune marquis de Trécesson avait tout perdu au jeu. Plus d’argent, plus de métairies, plus de château : il ne lui restait plus qu’à se brûler la cervelle quand, Firmin, son valet de chambre lui souffla : "Monseigneur oublie qu’il lui reste son manoir du Pied d’Anon". De manoir, il ne s’agissait en fait que d’une cabane en bois accrochée à un gros bloc granitique. "Parbleu ! s’écrie le gentilhomme, j’oubliais ce Pied d’Anon. Je vous le joue". Il joua. Gagna. Continua à jouer. Et regagna tout ce qu’il avait perdu.

 

autour du château


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